La polémique sur le gasoil russe continue de faire du bruit au Maroc. Après les questions parlementaires concernant les prix de son importation, c’est au tour d’informations sur le niveau d’acquisition qui va alimenter cette polémique surtout au vu des prix à la pompe qui restent inchangés.
Des informations de l’agence de presse russe Sputnik citant le cabinet russe d’analyse économique Naans-Media, ont affirmé que que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, sont devenus de grands importateurs de gasoil russe, prenant ainsi la tête des importateurs.
Les trois pays maghrébins compilent à eux trois près de 30% des achats de gasoil russe lors du mois de mars, indique l’agence de presse russe. Elle précise à ce propos qu’ »au cours du mois de mars, le Maroc a représenté 12% de toutes les livraisons de diesel russe, suivi de la Tunisie (10%) et l’Algérie (8%), précise l’agence analytique, spécialiste du secteur pétrolier et gazier ».
Néanmoins, c’est la Turquie qui prend la première place du podium avec des achats représentant 33% des exportations de carburant en provenance de Russie, à elle seule. Cette redistribution des exportations russes de gasoil s’expliquent par l’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, alors que les Européens étaient l’un des principaux clients du géant russe.
Ces données s’opposent donc aux déclarations du porte parole du gouvernement, Mustapha Baitas, datant du 2 mars, dans lesquelles il avait affirmé que les importations du gasoil russe par le Maroc se sont toujours situées dans la moyenne de 10%. Dans les détails, ces importations se sont établies à 9% en 2020, à 5% en 2021 et à 9% en 2022, avait-il souligné, sans pour autant donner de détails sur les volumes importés au cours de cette année.
Début avril, l’opposition au Parlement dirigée par le Mouvement populaire (MP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS), et le Parti de la justice et du développement (PJD), a appelé à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour ce sujet des importation de gasoil russe, mais les partis, à eux tous et en l’absence d’un appui franc de l’Union socialiste des forces populaires-USFP), n’ont pas assez de sièges pour remporter le tiers des votes requis.
A noter qu’en dépit d’une panoplie de sanctions de l’Union européenne et du G7, les exportations de pétrole russe résistent et ont même atteint en mars leur plus haut niveau depuis trois ans, mais la manne qu’elles procurent à Moscou est moindre que l’an dernier.
Un dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié vendredi, précise que les expéditions totales de pétrole ont augmenté en mars de 600.000 barils par jour à 8,1 millions de barils par jour, en comptant les produits pétroliers raffinés, qui ont grimpé de 450.000 barils par jour à 3,1 millions de barils journaliers.
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