L’Algérie a commémoré le 78ème anniversaire des massacres du 8 mai commis pendant la colonisation française, toujours, dans un déni de la France et dans une nouvelle approche d’écriture commune de l’histoire franco-algérienne.
Le 8 mai 1945, le peuple algérien a connu l’un des pires épisodes coloniaux de son histoire. Le colonisateur français a massacré 45 000 Algériens en un jour dans une répression d’une manifestation réclamant l’indépendance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Une répression « massive » est un « crime d’Etat » que la France ne reconnaît toujours pas aujourd’hui, selon l’ancien ministre et diplomate algérien, Abdelaziz Rahabi. Dans un post sur les réseaux sociaux, Rahabi a exprimé le fond de sa pensée et n’y est pas allé du dos de la cuillère pour critiquer le régime algérien.
Dans son texte, l’ancien ministre a soutenu que la non-reconnaissance par la France de ce massacre relève du « déni du colonialisme, crime contre l’Humanité ».
Pire, l’Algérie s’est engagée avec la France à réécrire cette histoire de la colonisation française en Algérie. Une démarche inédite pour un Etat qui se refuse de reconnaître les faits qui lui sont reprochés et encore moins de présenter des excuses.
Le président français Emmanuel Macron a eu l’occasion de le dire et de le répéter à de nombreuses reprises, la France ne s’excusera pas. Il est donc intéressant de voir les raisons qui ont poussé le président algérien à accepter de travailler avec la France sur le dossier de la mémoire.
A en croire ses dernières déclarations à la presse, l’Algérie ne connaitrait pas son histoire coloniale et attendrait que ça soit la France qui l’aide à reconstituer les faits.
« Nous étions presque en confrontation, mais aujourd’hui nous sommes devenus réceptifs à l’idée d’examiner les événements importants ayant marqué notre mémoire durant l’époque coloniale », a-t-il commencé par avancer avant de déclarer que « leurs archives sont notre mémoire ».
Aziz Rahabi a rejeté ce projet d’« écriture partagée de l’histoire » entre l’Algérie et la France acceptée par Tebboune alors qu’Alger a toujours été intraitable sur la question de la mémoire qui fait partie du récit constamment rabâché au peuple algérien pour justifier l’omniprésence de l’institution armée dans le pays.
Rahabi a admis que cette démarche était « singulière et unique dans l’histoire des peuples et des États », du jamais vu.
« Nous devons prendre conscience que nous sommes en réalité devant un déni de légitimité de l’histoire de l’Algérie, même s’il prend la forme d’une initiative diplomatique », a-t-il lancé.
Même son de cloche chez le Front des forces socialistes (FFS), qui a publié une déclaration à la fin d’un séminaire consacré à cette commémoration.
« Ce crime contre l’humanité ne peut être rangé dans le registre des détails de l’histoire », s’est défendu le plus vieux parti algérien en exigeant des excuses et réparations de la France. Le FFS « continuera d’exiger que justice soit faite ».
« Il appartient aux autorités françaises de le reconnaître en tant que tel (crime contre l’humanité) avec ce que cela exige comme excuses officielles et réparations », a soutenu le parti.
Un grand mystère entoure les raisons pour lesquelles le président algérien Abdelmadjid Tebboune a concédé, encore une fois, un caprice du président français Emmanuel Macron avec la création de cette commission mixte de travail sur la mémoire en l’absence manifeste de présenter des excuses du côté français.
La commission, composée de 10 historiens des deux pays a tenu sa première réunion le 20 avril dernier et les conclusions de cette dernière devrait se rapprocher du rapport de l’historien Benjamin Stora, rejeté en Algérie. La commission s’annonce dès à présent comme une nouvelle humiliation signée Tebboune, que l’Algérie devra supporter.
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