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France : l’aide sociale envoyée au Maghreb, visa “bis” en perspective 

L’exécutif français, par le biais du ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire et du ministre délégué chargé des Comptes publics, porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal a annoncé un plan pour lutter contre la fraude fiscale et sociale, qui s’attaque aux pays du Maghreb.

Invités à faire le service après-vente de l’allocution du président la veille sur les médias audiovisuels français, appliquaient déjà à la lettre ses consignes. En effet, Macron s’était présenté pour annoncer 100 jours d’apaisement face à un peuple français bouillonnant et qui n’a jamais été autant dupé que sous son ère.

Comme l’on pouvait s’y attendre, c’est encore l’étranger, le Maghrébin bouc émissaire de choix, qui dans l’affaire devait trinquer. C’est en quelque sorte un visa bis, du moins dans l’esprit, pour le Maghreb qui se profile à l’horizon.  

L’Exécutif français n’a de cesse à chaque fois qu’une occasion se présente, d’exprimer haut et fort sa haine du Maghrébin. Racisme, discriminations, tentative de division de cette communauté par tous les moyens et attaques de tous genres sont un lot quotidien, qu’ils soient Français et d’origine maghrébine ou qu’ils aient donné leur sueur et leur vie à la France.

Il est comme qui dirait que la France de Macron vire grave de bord et soit rentrée de plain-pied dans l’extrémisme de droite dans le seul but de récupérer un électorat perdu, alarmée par la dégringolade de la popularité du président, déjà élu avec difficulté après un premier mandat mi-figue mi-raisin.

Bruno Le Maire et Gabriel Attal ont donc créé la polémique et le mot est faible sur les ondes en évoquant les aides sociales qui sont envoyées au Maghreb. Des propos qui ont choqué une grande partie de la gauche et même un peu plus dans une bonne partie de la classe politique française et d’ailleurs… Bruno Le Maire en évoquant les allocutions familiales, de chômage et autres aides sociales qui sont envoyées au Maghreb et que “l’on ne peut pas toucher si l’on vit à l’étranger”, visant ainsi entre autres, ces “noirs de charbon” et poignardant au passage Germinal, a eu tout faux.   

Et de disserter, “pour les allocations familiales, le RSA, il n’y a pas le droit d’en bénéficier si l’on quitte le territoire français plus de 92 jours par an, soit trois mois. On ne peut pas non plus toucher des allocations chômage si l’on quitte la France plus de 35 jours dans l’année”. Des propos qui ont choqué une grande partie de la gauche… “Nos compatriotes ont ras-le-bol de la fraude. Ils ont ras-le-bol de voir des personnes qui peuvent toucher des aides qu’ils paient eux-mêmes et les envoyer au Maghreb ou ailleurs” a déclaré Le Maire, non sans provoquer l’indignation et sans se priver de pointer les Français et les étrangers résidant en France et originaires du Maghreb en particulier.

Du côté de la Nupes, l’analyse est différente. Le patron du PS, Olivier Faure, estime que « l’extrême droite remplit dangereusement le vide gouvernemental ». Et de dénoncer la volonté de Bruno Le Maire de « mobiliser des préjugés racistes pour éviter de rappeler que la fraude sociale est essentiellement le fait des employeurs et la fraude fiscale est sans commune mesure ». 

Le Maire ajoutera, “le contribuable n’a aucune envie de voir que des gens puissent en bénéficier, le renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu’ils n’y ont pas droit”. Et vas-y que je t’annonce que le gouvernement français va prendre des mesures pour lutter contre cette “fraude”, comme si c’était une nouvelle.

Ces aides sociales ne pourront plus être versées sur un compte bancaire à l’étranger et des contrôles vont être renforcés, notamment en sollicitant les compagnies aériennes pour tracer les déplacements des bénéficiaires de ces aides et repérer ceux qui fraudent”, a-t-il menacé avec cette mesure de l’Etat policier qui s’attaque à des personnes en situation précaire qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts en France avec leur maigre pensions.

La fraude aux prestations sociales demeure difficile à évaluer. Bon an mal an, “le taux de fraude sociale se situe entre 3 et 10 % du montant des prestations versées “. ”En France cela représenterait 14 à 45 milliards d’euros, la réalité se situe sans doute entre les deux “, estimaient des députés de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale en 2020. Mais si l’on se fie aux chiffres des redressements de ceux qui se sont fait prendre, cela représente 1,6 milliard d’euros par an. 

Bien peu par rapport à la fraude fiscale (tout impôts confondus) qui représenterait pour sa part “entre 80 et 100 milliards d’euros”. On attribue volontiers, la moitié des fraudes sociales aux entreprises (travail au noir) selon les Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF). Ces derniers organismes privés sont chargés de la branche “recouvrement” du régime général de la sécurité sociale”. Le restant est du ressort des allocations indues demandées par des particuliers à la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou aux assurances maladie.  

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