Avec un minaret culminant à 265 mètres (le plus haut du monde), la grande mosquée d’Alger (Djamaâ El Djazaïr) est la troisième plus vaste au monde, derrière celles de La Mecque et de Médine en Arabie Saoudite. Pour autant elle ne fait point honneur à un statut trop grand pour elle, malgré son immensité.
Elle a été bâtie entièrement par l’expertise chinoise (le géant du BTP China State Construction Engineering (CSCEC)) et des ouvriers chinois. Ses travaux (achevés en 2019) ont duré sept ans et connu beaucoup de retard. Ils auront coûté au contribuable algérien le triple de ce qui était convenu au départ en tant que budget initial (1 milliard d’euros). L’Etat algérien a déboursé pour l’heure, 1,89 milliard d’euros et devra en débourser presqu’autant à ses créanciers.
Étendu sur près de 30 hectares, son site dispose d’une vaste salle de prières (35 000 fidèles), mais également d’un espace d’accueil pour des expositions, d’un musée d’art et d’histoire islamique, d’une médiathèque, d’amphithéâtres, d’un centre de recherches ainsi que d’un hôtel de 300 chambres, d’un centre commercial, des restaurants, un parc de loisirs, d’un parking couvert de 6 000 véhicules et divers bâtiments administratifs.
Malheureusement, force est de déplorer le gâchis car toutes ces installations sont fermées depuis trois ans et ont gardé leur “plastique intact”, si l’on peut oser car, jamais utilisées. Dans la courte histoire de ce site qui peut accueillir jusqu’à 120 000 personnes, seule la salle de prières a été inaugurée en 2020 par le Premier ministre de naguère, Abdelaziz Djerrad. C’était à l’époque où le président algérien dont le nom ne se prononce pas, cuvait sa Covid-19 dans l’un des 16 länders allemands, invité en cela par la chancelière mal “prénommé” “Angela“ Merkel. Voilà pour le décor planté.
Mais le plus beau pour la fin. Ce mégaprojet au prix exorbitant avait suscité colère et critique car considéré comme un projet de trop, inutile et grandiose dans un pays où le besoin d’investissement se ressentait plutôt dans les domaines du chômage, avec des projets de créations d’emplois, de l’éducation, du logement, du social et de la santé… où ils étaient jugés trop faibles. C’est l‘expression d’une gabegie étatique de plus qui règne dans ce pays dont le régime cultive les incohérences les plus imbéciles.
Cela dit, Djamaâ El Djazaïr, projet fou d’Abdelaziz Bouteflika à l’architecture géométrique et qui voulait rivaliser avec le Maroc, avec tout son tralala n’ouvre ses portes que pour quatre prières sur les cinq prescrites, celles diurnes, on va dire et, ferme ses portes pour la prière hebdomadaire du vendredi.
Il semblerait que c’est la phobie des rassemblements qui pousse le régime sénile d’Alger à prendre ces mesures ridicules. Car supprimer la prière d’Al Isha en ce mois sacré c’est tout simplement, supprimer la suite, c’est à dire les prières du Tarawih. Cette mosquée n’aura pas été in fine, ce haut lieu théologique, de culture et de sciences islamiques qu’elle aurait dû être. Elle aura tout simplement failli à son rôle.
Il faut voir à travers ces mesures idiotes, la crainte d’un afflux massif de fidèles en provenance des différents quartiers chauds et populaires d’Alger qui n’en manquent pas et donc, de potentielles manifestations à la sortie de la mosquée. Et le risque existe car la colère des citoyens algériens est réelle et bel et bien présente surtout, en ce mois de Ramadan où elle, est à son maximum.
Faut dire que la Cherté de la vie et l’envolée des prix des produits alimentaires de base, pénurie, y sont pour beaucoup en Algérie. Et quand la répression à outrance y ajoute du sien c’est la totale. L’emprisonnement est un quotidien pour les nombreux “réfractaires” d’un régime arbitraire, dictatorial et de plus en plus impopulaire.
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