Dans un éditorial signé Françoise Fressoz, Le Monde critique le président français Emmanuel Macron, un chef d’Etat en manque de popularité, en panne de crédibilité, seulement 100 jours après sa reconduction difficile, à l’Elysée pour un second mandat de 5 ans.
« Pour un anniversaire, quel festival ! Concert de casseroles devant les mairies à l’appel de La France insoumise, sondages plus calamiteux les uns que les autres », écrit l’éditorialiste du Monde.
Alors que le président souffle à peine sa première bougie de son second quinquennat, « Emmanuel Macron renvoie l’image d’un monarque assiégé par la colère populaire », ajoute-t-elle.
Les mots sont forts et expriment l’incapacité du président à fédérer dans son propre pays au lendemain du passage forcé d’une réforme des retraites hautement impopulaire auprès des français et du Parlement qui n’a pu être adoptée qu’en ayant recours à l’article 49.3 de la Constitution.
Le Monde estime que cette première année donne déjà le ton pour les quatre autres à venir, en ce sens que le président manque d’élan pour aborder le reste de son mandat.
« A peine débutée, la séquence des cent jours, qu’il a lancée lundi 17 avril pour tenter de se désembourber de la réforme des retraites, suscite sarcasmes et ricanements », commente la journaliste.
L’ampleur de la mobilisation sociale qu’a suscitée son projet de réforme des retraites, l’impossibilité de trouver des alliés et la colère persistante des Français, témoignent du « rejet profond » que provoque la première décision importante de son second quinquennat, soutient le journal.
L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale a eu beau réintroduire des germes de IVe République dans la Ve, le délitement persistant de LR et du PS interdit pour le moment toute perspective de coalition, marque l’éditorialiste.
Françoise Fressoz, affirme que ces 100 jours que le président Macrons s’est donnés pour relancer le pays sont « totalement dépourvus de la force propulsive » qui avait présidé aux expériences antérieures : Pas de dissolution à l’horizon, parce que le risque Le Pen est trop grand, pas de changement de premier ministre non plus, parce qu’il n’existe pas, à ce jour, d’alternative évidente à la démarche laborieuse qu’incarne Elisabeth Borne consistant à rechercher texte après texte des majorités à géométrie variable.
Elle soutient à cet égard qu’« Emmanuel Macron n’est pas le premier chef d’Etat à se retrouver acculé par une méprise avec l’opinion », indiquant que la toile de fond de la situation politique actuelle en France est proche de celle des drames qui se sont déroulés sous les mandats de Jacques Chirac. « Emmanuel Macron n’est pas le premier chef d’Etat à se retrouver acculé par une méprise avec l’opinion ».
L’éditorialiste, enfin, affirme que les marges de manœuvre du chef de l’Etat français sont limitées par la décomposition du paysage politique, ajoutant que le rebond, forcément modeste, ne passera que par la mise en concurrence des faiblesses de ses adversaires sur un nombre de sujets comme le pouvoir d’achat, la santé, l’éducation, le logement, le réchauffement climatique, pour lesquels les Français sont en très forte demande de réponses.
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