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Le parlement européen et le Maghreb !

Ironie des calendriers politiques et des agendas mystérieux. C’est au moment même où le parlement européen reconnaît l’innocence du Maroc dans l’affaire des accusations d’espionnage pour le logiciel Pegasus qu’il dégaine une des plus violentes attaques contre le régime algérien pour violations des droits de l’homme et atteintes à la liberté d’expression.

Pendant de longs mois, le parlement de Strasbourg, sous l’influence de groupes hostiles au Maroc, avait tenté de polluer son image en formulant contre lui les pires accusations d’espionnage visant des personnalités politiques espagnoles. Une stratégie mûrement pensée dans certains cénacles qui avaient décidé de pilonner l’image du Maroc, sa crédibilité à l’international en torpillant son soft power qui commençait à déranger l’ordre établi.

La commission d’enquête du parlement européen sur cette question si sensible a fini par faire choux blancs. Aucune preuve matérielle n’est venue conforter ces accusations. Cette entreprise de démolition menée par certains groupes parlementaires à Strasbourg a manifestement échoué, le Maroc ayant toujours démenti avec force son implication dans ce genre de scandales.

De manière presque simultanée, le parlement européen vote une résolution pour dénoncer avec la plus grande force et la plus limpide des détermination la dramatique situation des droits de l’homme et de la liberté de la presse en Algérie. Devenue une prison à ciel ouvert, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune est devenu le mouroir de toutes les libertés. Les journalistes sont emprisonnés pour leurs idées, les militants des droits de l’homme sont soit embastillés soit poussés, pour les plus chanceux, vers l’exil.

Ce positionnement du parlement européen sur l’infernale situation des droits de l’homme en Algérie est tombé à pic. Longtemps mutique sur ces drames en Algérie, le parlement de Strasbourg a sorti la grosse artillerie pour exercer une pression maximale sur un régime qui s’est cru suffisamment protégé par certains milieux européens pour consolider impunément sa dictature.

Face à ces évolutions du parlement européen sur le Maghreb, les deux pays, Maroc et Algérie, sont attendus au tournant. Le Maroc devrait reprendre l’initiative politique et médiatique pour tenter de laver son image de la campagne de dénigrement qui l’avait ciblé pendant de longs mois. Il utilisera certainement cette nouvelle donne pour peser dans les futures négociations entre Rabat et les institutions de Bruxelles. D’autant que ces accusations d’espionnage ont longtemps servi de prétexte pour justifier et nourrir la tension entre Paris et Rabat.

Aujourd’hui cette nouvelle donne devrait logiquement lever toutes les ambiguïtés et ouvrir la voie à une nouvelle page dans les relations entre les deux pays.

De son côté, l’Algérie devra répondre à cette salve d’accusations lancées contre son régime. Avec cette interrogation immédiate, la visite du président algérien en France sera-t-elle maintenue en juin comme cela avait été annoncé ou sera-t-elle victime des humeurs explosives algériennes à travers un nouveau report ou une simple annulation ? Il est de notoriété publique que des proches d’Emmanuel Macron au sein du groupe Renew ont tout fait pour bloquer la sortie et la discussion de cette résolution sur l’Algérie.

Un Mea culpa du parlement européen sur le Maroc, même s’il est indispensable, ne paraît pas envisageable pour le moment. Ces même milieux tiennent absolument à maintenir l’épée de Damoclès sur le Maroc en tentant d’imposer sur le texte final l’expression de « possible auteur « qui maintient la menace et la suspicion.

Par contre l’égard de l’Algérie, l’heure de vérité a sonné. Les parlementaires européens demandent la libération de journalistes emprisonnés dont le plus emblématique est El Kadi Ihsan et, l’accès aux prisons et aux procès. Certaines demandes formulées par les parlementaires européens sont telles que pour s’y soumettre, il faudrait s’imposer un exercice d’ouverture politique incompatible avec l’autoritarisme et le despotisme de l’institution militaire algérienne. Que ferait l’Union européenne si Alger fait la sourde oreille à ces demandes ? Entre l’Algérie et l’Union européenne couve déjà une crise politique majeur provoquée par la tension entre le régime algérien et l’Espagne.

C’est dire à quel point les relations entre le parlement européen et le Maroc sont sur la voie de l’apaisement et pourquoi pas de la normalisation , alors que ces rapporte empruntent une pente dangereuse avec l’Algérie dont la rigidité du régime peut provoquer toutes les impasses et ouvrir la voie à tous les scénarios dangereux et les bras de fer les plus paralysants.

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