Geoffrey Hinton, l’un des pionniers de la recherche sur l’intelligence artificielle (IA), a récemment démissionné de Google pour alerter sur les menaces potentielles de cette technologie. À 75 ans, ce chercheur canado-britannique a joué un rôle clé dans le développement des IA utilisant des réseaux de neurones, en démontrant leur supériorité en 2012 grâce à ses travaux à l’Université de Toronto. En 2019, il a même reçu le prestigieux prix Turing pour ses contributions dans le domaine.

Cependant, et après l’annonce de sa démission de Google, Geoffrey Hinton a exprimé des craintes quant à l’avenir de l’IA et de ses conséquences potentiellement désastreuses pour l’humanité. Dans une interview accordée au New York Times, il a déclaré que « les futures versions de cette technologie pourraient être un risque pour l’humanité », ajoutant que ses craintes concernent notamment la création massive de vidéos, photos et articles fallacieux sur Internet, qui pourraient tromper les gens et semer la confusion.

Mais pas que, le scientifique a souligné, sur la BBC, que les perspectives d’avenir de l’IA sont « plutôt effrayantes » pour les humains. « Pour le moment, elles ne sont pas plus intelligentes que nous, pour ce que j’en sais. Mais je pense qu’elles pourront bientôt l’être », a-t-il souligné.

Anticipant des des scénarios « cauchemardesques » si une puissance conquérante comme la Russie de Vladimir Poutine avait accès à des versions améliorées des technologies actuelles, Geoffrey Hinton s’inquiète du perfectionnement de ces technologies et redoute qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’armes autonomes, à l’image de robot tueurs.

Ses préoccupations rejoignent celles d’autres spécialistes de l’IA, qui ont récemment demandé une pause de six mois sur les recherches en cours afin d’élaborer des régulations pour ces logiciels, jugés « dangereux pour l’humanité ».

Malgré ses critiques, Hinton ne blâme pas son ancien employeur, Google, qu’il a qualifié de « très responsable » dans une interview accordée à la BBC. Il a expliqué avoir quitté l’entreprise pour pouvoir parler librement des dangers de l’IA sans craindre d’avoir un impact négatif sur Google.

Le cas de conscience de Geoffrey Hinton a été nourri par la concurrence exacerbée sur le secteur de l’IA ces derniers mois, alimentée par des investissements massifs de Microsoft, Google et d’autres géants du numérique, comme Meta. Face à ces enjeux, Geoffrey Hinton appelle à une réglementation plus stricte de cette technologie pour éviter qu’elle ne devienne une menace pour l’humanité.

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