La Turquie se dirige vers un second tour de l’élection présidentielle. Le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, candidat à un troisième mandat, a raté de très peu l’occasion de s’assurer la présidence au premier tour.

Dimanche, tard le soir, Recep Tayyip Erdoğan restait sous les 50% de votes. A 22 heures, le chef de l’État recueillait 49,7% des voix contre 45,38% pour le principal candidat d’opposition Kemal Kılıçdaroğlu.

Pour être élu au premier tour, les candidats devaient obtenir une majorité de 50% des voix plus 1, mais comme aucun d’eux n’a réussi cet exercice, le rendez-vous pour un second tour est pris pour pour le 28 mai.

La campagne pour le second tour est d’ores et déjà annoncée comme marathonienne et elle est à l’avantage du président turc, habitué de cet exercice en véritable bête de politique.

Alors que l’un des déterminants de cette présidentielle devait être le séisme qui a frappé des régions de la Turquie et qui, selon les observateurs internationaux, devait peser contre le président sortant, c’est le scénario inverse qui s’est déroulé.

En effet, les provinces touchées par le séisme ont voté pour Erdogan et son parti, l’AKP. Et pour cause, si l’organisation sur le moment a présenté des lacunes au point qu’Erdogan présente des excuses officielles, la solidarité s’est rapidement organisée par le parti présidentiel et de manière efficace.

De son côté, Kemal Kilicdaroglu, ancien dirigeant de la Sécurité sociale turque, et leader du principal parti de cette coalition, le CHP, n’affiche pas le même profil. Il est connu pour être calme et n’incarne pas la même passion.

Il peut se targuer d’être soutenu par une large coalition. En effet, 6 partis ont décidé de ne pas présenter de candidat et de soutenir celui qui est décrit comme « l’anti Erdogan ». Il a même su s’attirer les faveurs du parti kurde.

Contrairement à Recept Tayyip Erdogan, conservateur et dépositaire de la tradition musulmane sunnite, Kemal Kilicdaroglu lui, fait partie de la minorité religieuse des Alévis, qui représente jusqu’à 20% de la population turque. Une branche sunnite qui ne respecte pas toutes les règles de l’Islam.

Pour ce second tour, le président Erdogan a montré une grande avance sur son adversaire et les rangs devraient se resserrer autour de lui pour éviter de laisser passer Kemal Kilicdaroglu, un profil qui inquiète une majorité de la population face aux défis majeurs attendus par les Turcs.

Cette tendance à se rapprocher des idées d’Erdogan s’est d’ailleurs manifestée dans les résultats des législatives qui se déroulaient en même temps que la présidentielle dimanche.

Au Parlement, l’alliance d’Erdogan a perdu quelques sièges qui ont été récupérés par le parti ultra-nationaliste, qui est aussi son allié. Le nationalisme qui a fait son grand retour, sera un élément majeur de ce deuxième tour aux côtés de la crise économique qui a favorisé Kemal Kilicdaroglu.

La population turque est frappée par l’inflation, encore de 50% sur un an en mars, après avoir atteint le pic de 85% en octobre 2022, en plus de la détérioration de la monnaie nationale face dollar, ce qui fâche les Turcs.

Toutefois, depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, le pays s’est converti en acteur majeur de la scène internationale, ce qui renforce la fierté des Turcs.

The post Turquie: Qui d’Erdogan ou Kılıçdaroğlu a plus de chances de remporter la présidentielle? appeared first on Hespress Français – Actualités du Maroc.